Interviewé et édité par Vosot Ikeida
Jusqu'au "Round 3", j'ai sérialisé une interview avec l’hikikomori français, Guido, dont vous pouvez trouver la version anglaise comme suit.
Round 1 "Even Hikikomori Can Have Love Life!"
Round 2 "Can a Hikikomori be Reintegrated to the Society?"
Round 3 "Leave Me Alone. I Love Being a Hikikomori!"
Merci à tous pour vos lectures, nous avons reçu beaucoup de commentaires. Parmi eux, il y avait ce commentaire :
Guido est devenu un hikikomori avec conviction.
Il voulait devenir un hikikomori, et il l'est devenu, n’est-ce pas ?
Bien, il n’est pas incompréhensible qu'il y ait des gens qui interprètent de cette façon. Parce que Guido lui-même dit vers la fin du Round 3 :
J’aime la solitude. J'aime être un hikikomori.
Cependant, est-il approprier de penser qu’il est devenu un hikikomori avec "conviction" ?
Je me soucie certainement de ce point, parce que moi-même, j’entends très souvent des gens me disant : “Tu es un hikikomori avec conviction, alors tu es différent de moi."
J’ai un sentiment d'incongruité quand d'autres hikikomoris me rejettent ainsi.
Quel est cet étrange sentiment ?
Pour le savoir, j'ai fait une interview supplémentaire à Guido :
Vosot:
Ils disent, "Guido est devenu un hikikomori avec conviction".
Moi, personnellement, je ne peux pas m'empêcher de ressentir une légère incongruité, parce qu'on me dit souvent la même chose.
Toi et moi, avons ce point en commun. C'est un problème important. Donc, je vais projetter ton cas avec mon propre ressenti. Si mon interprétation ne reflète pas ton cas, dis-le moi.
Mon malaise vient d'ici. Si on dit "Guido est devenu un hikikomori avec conviction", cela voudrait dire : “Tu as voulu être un hikikomori avec ta volonté, et par conséquence, tu as réussi à le devenir."
De toute évidence, tu aimes être un hikikomori. Mais, si on rajoute à ça : "il l'est devenu avec conviction", cela se voudrait trop simpliste, je trouve.
Mon interprétation est la suivante : Tu n'as pas voulu être un hikikomori par "envie". Tu n'avais pas pour vocation que d'être hikikomori. Autrement dit, devenir un hikikomori, ce n'était pas un objectif pour toi au début. Tu ne t’es pas engagé à devenir un hikikomori, bien que tu puisses t’engager à être celui maintenant.
Tu as essayé de t'adapter à la société des «gens normaux» autant que tu as pu, mais tu n'y es pas parvenu. Le processus d'adaptation était rempli de douleurs.
Alors tu as beaucoup réfléchi à la cause de cet échec. Dans cette analyse, tu as objectivé et analysé tous les caractères de toi-même et les caractères de la société des "gens normaux". Tu as comparé les deux éléments et as conclu rationnellement que tu étais plus à l'aise en tant qu'hikikomori. Tu as accepté que tu ne pouvais pas faire partie de la société des "gens normaux" et tu as décidé de rester un hikikomori.
La partie de cette acceptation semble être «la conviction» décrite par ce commentaire, je suppose.
Je ne veux pas que tu prennes cela comme une interview orientée. Ne sois pas influencé par mon hypothèse, s'il te plaît laisses-moi entendre ton propre avis.
Guido:
Ton interprétation est tout à fait juste, Vosot.
J'aurais aimé pouvoir m'intégrer, avoir une vie sociale agréable, une petite amie dans la vraie vie, une place dans la société.
J'ai toujours voulu faire de la politique ou être scientifique. J'aurais aimé mettre mon intelligence à profit de quelque chose de concret. Mais le monde externe est malheureusement loin d'être cette idylle que je m'étais représentée.
Je ne pense pas être faible, je ne pense pas être reclus car je ne suis pas assez fort pour survivre, simplement car je trouve ce monde tout à fait vide d'intérêt.
Du coup, par la suite, oui, mon "objectif" est ensuite devenu celui d'être un hikikomori indépendant pour ne plus avoir à souffrir de la stupidité de ce monde. En vérité, plus que les gens, c'est leur idiotie sans fin qui me terrifie.
À la version japonaise de cet article
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